Par Nathalie Gabiam
D’abord je tiens à vous remercier pour l’honneur que vous m’avez fait par la dédicace de ce premier volume de SOULS FORGOTTEN. Comme je vous l’ai dit dans notre discussion, à mon avis, l’histoire de ce roman ne ressemble pas du tout à la trame de vos autres romans que j’ai pu lire. Il me paraît plus profond car le thème étudié porte à réfléchir sur le monde visible et le monde invisible. Sur la relation entre nos pères et nos ancêtres défunts et les préoccupations des villageois par rapport aux préoccupations des citadins. Le cadre est tellement bien décrit que parfois on se retrouve là-dedans ; les quartiers pauvres des villes avec leur misère et le manque d’infrastructures le plus élémentaire (pas d’eau courante, pas de toilettes), l’insalubrité et les gens qui se battent pour survivre.
Le héros qui est arrivé de son village natal pour étudier à l’université et qui n’a pas réussi à dépasser la première année car ne pouvant pas s’intégrer aux mœurs de la ville, aux intrigues qui permettent de réussir à l’université, à savoir composer avec le gouvernement en place ou bien être largué, et qui finalement se retrouve sans diplôme et sans moyens de subsistance, pris en charge par une jeune fille inconnue qui a pitié de lui et le prend sous sa protection. Ce qui est plus grave, c’est qu’il n’a pas le courage d’annoncer son échec à ses parents au village, alors que tous les villageois avaient placé leur espoir en lui. Chaque villageois a contribué à sa manière à son éducation et ils attendent tous de récolter les fruits de l’arbre qu’ils ont tous arrosés. Et dans le village, il y a également une lutte de pouvoir entre le bien et le mal, le mal représenté par le chef du village qui se met au dessus de la loi et qui estime n’avoir pas à répondre de ses actes répréhensibles devant les autorités administratives et qui essaie par des menaces et des moyens occultes de gagner à sa cause les notables. Cette lutte qui se poursuit dans les ténèbres par des forces occultes qui s’opposent et qui représente à mon avis la réalité de la tradition dans les villages africains ; qui aboutit finalement à la victoire éphémère du bien sur le mal entraînant la mort en prison du chef.
Je suis restée un peu sur ma faim car pour moi le roman est resté inachevé. Qu’est-ce qui s’est réellement passé et qui a entraîné la mort inexpliquée de tous ces villageois ? Que représente ce fameux lac autour duquel tournent le bien et le mal ? Quel est le rôle joué par les blancs dans ce désastre ? Plusieurs questions restées sans réponses et que j’aurai été curieuse de connaître.
J’ai été frappée par les questions existentielles posées par les différents acteurs, notamment lorsqu’il est souligné que l’enfant n’appartient à ses parents naturels que lorsqu’il est dans le ventre de sa mère, mais une fois qu’il naît, il devient l’enfant de tout le monde. L’amour véritable entre le héros et l’héroïne qui part à la recherche de son amour pour le ramener au bercail. C’est touchant et cela ne fait que souligner le caractère matériel et calculateur de l’Amour qui existe de nos jours. Bref, j’ai trouvé le roman très bien et si c’est possible de le faire traduire en français, je suis sûre qu’il sera un succès. Je me pose la question de savoir si vous n’envisagez pas de faire une suite à cette histoire. A mon avis ce serait bon de savoir si ce sont les forces du mal appelées à la rescousse par le chef du village qui ont entrainé cette épidémie ou bien ce sont des problèmes naturels, est-ce que l’amour des deux protagonistes sera toujours aussi fort ou bien les vicissitudes de la vie vont le dégrader, est-ce que la ville aura raison des principes de notre héros qui va à son tour succomber et faire allégeance au gouvernement.
En tout cas toutes mes félicitations pour la profondeur du roman.
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